L’inter-relationnel
Depuis quelques années déjà, l’approche holistique est de plus en plus utilisée dans les établissements scolaires et thérapeutiques pour intervenir et améliorer la communication avec les Premiers Peuples. Elle les aide à mieux s’adapter et à s’épanouir dans la société en prenant en compte tous les aspects de leur vie dans leur globalité.
Comment peux-tu mettre en action cette vision holistique dans ton contexte professionnel?
Une approche relationnelle basée sur la collaboration et le partenariat t’est proposée. La mise en place d’un contexte et d’un espace sécuritaire favorables à l'émergence d’une véritable rencontre te permettra de générer de nouvelles manières de faire les choses, en plus de rapprocher et d’harmoniser les diverses perspectives idéologiques et culturelles.
Tu verras que le fondement, c’est mettre en place un écosystème relationnel pour « faire-ensemble ».
L’écosystème relationnel est à la fois une approche et une philosophie. Toutefois, il peut devenir une méthodologie de projet dans la mesure où il repose sur une bonne compréhension du contexte, sur la prise en compte des différents savoirs et des expériences, et sur le respect des valeurs des Premiers Peuples.
Le « faire-ensemble » commence par l’établissement de relations. Établir des relations demande du temps, de la confiance mutuelle. Ça se fait pas à pas. N’oublie pas que la qualité de la relation est la pierre angulaire du projet. Cette philosophie du « faire-ensemble » permet d’aborder le projet avec une orientation plus relationnelle et collaborative que performative (axée sur les résultats).
Dans l’écosystème relationnel, la coopération est privilégiée etrepose sur une association étroite et durable. Elle donne à penser que les bienfaits et les fruits du projet sont réciproques.
Pour ce faire, trois ancrages sont importants:
- L’interaction : l’échange, l’entraide, la réciprocité, etc.
- Le maintien de la relation : le soutien mutuel, le partage, le fait de prendre le temps, la continuité, etc.
- Le contenu émotionnel : l’engagement, la confiance, la fiabilité, la durabilité (long terme), etc.
Le « faire-ensemble » peut prendre la forme de :
Partenariats stratégiques : l’élaboration d’ententes, la réunion entre partenaires, l’association, etc.
Alliances stratégiques : le partage d’objectifs communs, de ressources, de compétences, etc.
Réseaux : la mise en réseau de collaborateurs(-trice)s potentiel(le)s, l’interconnectivité entre les organisations, les communautés, les nations (le « faire-savoir »), etc.
Une ère de guérison
Les épisodes tragiques des pensionnats ont laissé leurs traces au sein des communautés autochtones : les écoles sont encore largement perçues comme des instruments d’assimilation à la culture blanche. Bien que l’éducation demeure une priorité, même pour les communautés autochtones les plus éloignées, il est évident que ces dernières font face à un conflit de valeurs qui rend plus difficile le suivi des cursus d’enseignement supérieur, par exemple. Pris entre les traditions de leur communauté et les valeurs d’un monde occidental qui ne leur convient pas nécessairement, les jeunes autochtones rencontrent des défis considérables qui les suivent à l’âge adulte à travers différents systèmes semblables.
Voilà pourquoi une approche essentielle consiste à aborder la notion de sécurisation culturelle, un processus long et complexe qui vise à réduire les pratiques discriminatoires et les rapports illégitimes dans les systèmes de santé, d'éducation et au sein des grandes institutions.